Le dimanche 7 mai dernier, la cinquième édition de la marche de vie a eu lieu, débutant son parcours à la place des nations.
Son Excellence Mme Ifat Reshef, ambassadrice d’Israël à Berne s’est exprimée devant environ 150 personnes évoquant les défis que sa nation traverse tant par la situation sécuritaire extérieure que par les difficultés internes. La montée terrible de l’antisémitisme et les campagnes de délégitimation dont fait l’objet l’état d’Israël sont préoccupantes. D’une certaine manière le Dr Hillel Neuer a fait écho à cette préoccupation évoquant le double standard dont est l’objet Israël notamment par le nombre irrationnel de résolutions au sein du conseil des droits de l’homme face à d’autres états qui sont pour la plupart des dictatures idéologiques ou religieuses.
Le Dr Lafitte a continué en rappelant la contribution essentielle du peuple juif dans le monde et l’idéal de Théodore Herzl d’un monde sans antisémitisme, ou le peuple juif serait honoré. Selon le Dr Lafitte cette dernière proposition serait un des moyens de se libérer de l’antisémitisme.
La marche a pu traverser sans encombre le quartier des Pâquis, traverser la place Bel-air et finalement se terminer en vieille ville à la chapelle de l’Oratoire ou un mémorial aux six millions de victimes de la Shoah fut conduit par Eric Ackermann, officiant de la grande synagogue avec la participation de trois survivantes de la Shoah, Mme Paulette Rosenberg, Mme Tova Muller et Mme Suzan Farkas.
Cette chapelle fut fondée par le pasteur Louis Gaussen et des membres de la société évangélique dans la première partie du 19ème siécle.
Le message du pasteur Louis Gaussen, homme de réveil, considérait la place particulière du peuple juif au sein du plan de Dieu. Samuel Widmer, après l’introduction de Thierry Bourgeois, président du réseau évangélique, nous a rappelé comment ce pasteur se demandait, devant les 18 siècles de l’existence du peuple juif après Titus, s’il fallait s’étonner de notre (les chrétiens) persévérance dans la cruauté et la haine envers ce peuple ou de leur patience, de leur opiniâtreté.
Messieurs les pasteurs Vincent Schmid et l’Abbé Allain-René Arbez ont rappelé pour le premier comment le divorce entre juif et chrétien s’est mal passé, et pour le deuxième comment fut-il possible que nous oubliions les racines de la foi chrétienne? Pourtant que cela soit dans la foi protestante ou catholique, des changements ce sont progressivement opérés, l’une par la voix de Calvin et l’autre par le concile Vatican II fruit de l’influence d’un historien juif, Jules Isaac, qui en 1949 organisa la conférence de Seelisberg, tournant dans les relations judéo-catholique et plus largement chrétienne.
La marche s’est terminée par un appel vibrant de Yves Félix, vice-président de l’association Gesher Ha’haïm, à considérer nos voies et méditer sur les propos de Dietrich Bonhoefer peut avant son exécution ; « Celui qui ne crie pas faveur des juifs, ne peut louer Dieu ».
L'événement s'est terminé au son de musiques israéliennes interprétées par Sophie Frank, Paul Hess et Natacha Catusse.
Une très belle journée profonde et amicale